Pays de liberté, nous connaissions, parce que subies, toutes les mesures prises par notre père l’État pour assurer notre bonheur : alcootest, radars, loi anti-sectes qui restreint l’école à la maison, vaccins obligatoires, réglementation des camps scouts, tabacophobie, mots interdits, lois Gayssot, Pleven, Taubira…
N’ayant pas d’autres sujets d’importance à traiter, le gouvernement a décidé par un décret estival[1] de renforcer « la lutte contre les manifestations de racisme, de sexisme et d'homophobie pouvant se produire dans des lieux non publics ». Par amendes, travaux d’intérêt général et stages de "citoyenneté" (autrement dit, de rééducation), le texte vise à réprimer sévèrement tous ces agissements, y incluant ceux perpétrés « en raison de l'identité de genre de la victime, afin de mieux lutter contre la transphobie, et il substitue à la notion de race, qui n'est pas applicable aux êtres humains, celle de " prétendue race " comme cela a été fait dans les dispositions législatives du code pénal par la loi du 27 janvier 2017 » (encore une !).
De telles sanctions ne pourront donc qu’être la conséquence d’une "démarche citoyenne et responsable", autrement dit de délation, rangée par la grâce de l’État tout-puissant au rang des vertus démocratiques… Cela au nom de la liberté. Et puis, nos idéologues n’ont pas pensé à l’embarras dans lequel va se trouver Momo qui ne pourra plus lancer son N… ta race, tout obligé d’enrichir son vocabulaire, au risque de voir se multiplier les procédures judiciaires.
[1] Décret n° 2017-1230 du 03.08.17 paru au Journal Officiel n° 0182 du 05.08.17
https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2017/8/3/JUSD1714912D/jo/texte